Transit Commedia, 1984-1985

L’œuvre donne à voir un ensemble de panoramiques en images multiples où le photographe intervient comme une sorte d’acteur dans un récit imprécis. Dans le texte qui accompagne l’œuvre et qui se présentait comme une série d’extraits d’un journal personnel, il est question d’un film en cours d’élaboration animé par un fort sentiment de perte au travers d’un voyage qui ressemble à de l’errance.
Au moment de la première exposition de l’oeuvre et en guise de présentation, j’écrivais ce qui suit : « Et si au bout du compte le photographe n’était qu’un acteur en quête de décors pour mettre en scène non pas le monde mais lui-même. Et si toute l’entreprise de production d’images photographiques n’était finalement qu’un vaste cinéma dont la finalité tiendrait moins au fait de montrer “l’état des choses” que d’indiquer les trous et les interstices par où fuient la vie et le temps. “Tout est affaire de décor”, a écrit Aragon. Dans un voyage où fiction et réel s’entremêlent et s’interpellent, le photographe collige les décors, ses décors, et s’y auto-représente dans des panoramiques menés comme des travellings cinématographiques. Des regards sur voies parallèles, lancés pour déporter le sens; comédies de passage, de transit.

L’œuvre comprend 7 panoramiques (noir et blanc et couleurs) ainsi qu’un ensemble de 5 autres photographies organisées en un diptyque et un triptyque. Un texte, intitulé Images et gestes d’un habitacle en dérive imprtimé sous forme d’un dépliant à emporter, accompagnait et prolongait l’oeuvre.