Promenades au couchant, 1991-1996

À l’origine de ce travail, il y a d’abord de petits films16mm tournés à l’été de 1991. J’étais alors intéressé par l’idée d’introduire dans mon travail une réflexion plus pointu sur le temps et la question de la durée. Comme le film ou plutôt le dispositif filmique a toujours été présent dans mon travail, il me semblait alors « naturel » d’aller y vérifier certaines choses. Armé d’une caméra Bolex et sans véritable script, je tournai des scènes dans un environnement qui m’était familier. Je filmais de préférence à la tombée du jour et je m’intéressais à capter des choses simples : la brise dans les feuillages, des ombres portées qui bougent, le scintillement de la lumière sur l’eau. J’accumulai ainsi, sur une période de quelques mois, plusieurs centaines de pieds de pellicules.
Je procédai à un premier montage accompagné d’une bande sonore. Le montage final me parut maladroit et je ne m’y retrouvais guère. Aussi, je décidai de repasser les films dans leur version première - avant les efforts de montage - et de photographier durant la projection de ceux-ci. Les images ainsi générées avaient une forte granulation et avaient aussi des tonalités et des couleurs quelque peu surannées. Je fis une sélection parmi les images et y juxtaposai quelques textes où il est question d’impressions fugitives devant le spectacle de la fin du jour.
Le tout prend la forme de ce qui pourrait être une sorte de storyboard à la limite du banal et du kitsch pour un film qui reste à faire et qui ne serait, au bout du compte, qu’une longue série de regards portées sur le temps qui passe.

L’œuvre compte 24 photographies en noir et blanc ou en couleur qui sont des tirages argentiques noir et blanc ou chromogènes. Les photographies forment 4 parties distinctes organisées sous la forme de mosaïques (parties 1, 2 et 3) ou en triptyque (partie 4).