Pays Maya, 2002-2006

Cette œuvre a été réalisée lors d’un échange Canada-Mexique qui s’est tenu à Mérida au Mexique à l’automne de 2002. Là, je fis des images dans cette ville au passé colonial, dans la campagne et ses anciennes haciendas, au bord de la mer. On me fit découvrir les sites des anciens Mayas de la Ruta Puuc, le dur labeur des ouvriers dans les plantations de heneken, ce cactus dont on extrait la fibre qu’on appelle le sisal. Plusieurs d’entre nous qui participions à cet échange fûmes bouleversés par les ravages laissés par le terrible ouragan Isadora qui, quelques semaines auparavant, avait dévasté une large portion de la côte du golf du Mexique, frappant l’intérieur même des terres et la ville de Mérida. Splendeur et misère se déployaient devant nous, pourtant la vie continuait. On entassait les débris laissés par la tempête et sur la place, on chantait et on dansait.
En choisissant les images et en les regroupant, j’ai cherché à rendre palpable ce côté à la fois grave et léger des choses et des événements. J’ai aussi mis dans cette exposition quelques textes et puis aussi des images que j’ai empruntées à un jeu, le jeu de Loteria, que l’on affectionne là-bas. Un jeu où les éléments et les hommes se côtoient, un jeu qui, lorsqu’on le regarde de plus près, semble être fait pour conjurer le sort, apaiser le cœur et faire en sorte que la roue de la chance et du hasard continue de tourner.

L’œuvre est composée de 21 photographies couleur (tirages chromogènes sur Flex) déclinées en diptyques (2), en triptyques (4) et un polyptyque. En outre, l’œuvre comprend une grille de 21 images qui sont des impressions numériques au jet d’encre. Dans cet ensemble, on retrouve 11 images reproduisant des dessins tirés d’un jeu de Loteria, 6 toponymes et 4 courts textes.