Comme des îles, 1987-1991

Cette oeuvre met en relation des images tirées de la presse écrite, des images de plantes et de feuillages et des images d'animaux dans des ménageries ou des parcs zoologiques. L'association des images entre elles est relativement souple et le développement narratif de l’oeuvre prend la forme de ce qui pourrait être une série de flashbacks pour un film qui ne serait qu’un collage d’ambiances et d’atmosphères.
En ce sens, il n'y a pas comme tel de propos, mais plutôt un ton, une coloration singulière où le noir domine. À la luxuriance des feuillages et des plantes et à l'univers sombre et humide des vivariums abritant des insectes et des reptiles, viendra s’opposer la matière froide et mécanique des images tirés de la presse. Dans cette oeuvre, j'ai cherché à rendre perceptible un regard qui va et vient, un regard qui a du mal à s’arrêter, un regard qu’on voudrait aussi empreint de fragilité et de précarité. Mouvement de va-et-vient entre les images, un certain débalancement à cause des passages parfois abruptes entre celles-ci, un équilibre précaire pour renvoyer aux effets de fragmentation et de mouvance qui serait inhérent à notre manière de voir et de percevoir le monde extérieur.

L’œuvre lorsque présentée en exposition comporte 12 photographies (tirages argentiques) en noir et blanc et un court texte reproduit en grandes lettres rouges sur une cimaise. Les tirages sont de formats divers : 50 cm x 60cm, 76 cm x 101.5 cm et 101.5 cm x 137 cm.
Cette œuvre existe aussi sous forme de monographie publiée en 1991 par VU, Centre de diffusion et production de la photographie (Québec), comprenant des textes de Gaëtan Gosselin et de Lisanne Nadeau.