D'Orient, 1988-1989

Réalisée lors d'un séjour en Égypte, cette oeuvre est une mise en parallèle de l’univers du voyage et de celui du parcours introspectif. En plus d’un ensemble de grandes photographies disposés sur les cimaises, on retrouve dans l’espace d’exposition une petite table et sur celle-ci un album qui contient d’autres images ainsi que de courts textes. Une bande sonore composée par Bernard Bonnier (1956-1994) est également diffusée en boucle.
En 1989, dans le texte présentant l’oeuvre, j’écrivais ce qui suit : « Creuser la distance qui sépare l'image photographique du réel dont elle découle. Étendre sur cette image de l'insaisissable, de l'intemporel; quelque chose qui aurait à voir avec l'ailleurs, la marge, les résidus, tout ce qui fuit précisément la surface de papier. Évoquer l'inachevé. Y ajouter, des sons, des colorations musicales. Rien de trop précis, de trop défini, pour ne pas risquer de briser le tissu fragile des connections, des accointances à trouver, à inventer. Celles qui migrent, on ne sait comment, par l'effet de l'aléatoire, de la rencontre fortuite et éphémère du regard, de la pensée. Et puis, quelques paroles aussi. Qu'on entendra sur la bande sonore. Qu'on lira, dans cet album, posé là, sur la table. Pour figurer l'univers de l'intime, celui qui toujours se déploie dans la mouvance des impressions, des souvenirs. Toutes ces choses qui se dérobent au lointain, absentes, étrangères et pourtant là. Toujours à revenir, sans cesse, comme il en est dans un voyage, fusse-t-il en Égypte, cet Orient mythique des confins de l'occident, des méprises et de soi ».

L’œuvre comprend 15 photographies, des tirages chromogènes aux formats variables (127 cm x 215 cm, 101 cm x 137 cm, 76 cm x 101.5 cm), un album au format de 28 cm x 35.5 cm contenant 22 pages, ainsi qu’une bande sonore composée par Bernard Bonnier (1956-1993).